L’Abside de Notre-Dame de Paris, 1854 Rabais

Description

L’Abside de Notre-Dame de Paris, 1854

Très belle épreuve sur vergé, richement encrée, du 4e état sur 8 (selon Delteil), ou sur 9 (selon Shneiderman), les fonds bien visibles.

Belles marges.

Un leitmotiv : L’Abside de Notre-Dame est l’une des pièces maîtresses de la série des Eaux-fortes sur Paris. Quelques années après la gravure du Petit-Pont, Meryon représente une nouvelle fois l’architecture familière de la vieille cathédrale. En 1853, le chantier de restauration de l’édifice, conduit par Viollet le Duc et Lassus, vient de redémarrer après trois ans d’interruption. Meryon choisit d’en décrire la façade orientale, sous un jour crépusculaire. Dominant les berges de la Seine et les quais, la lourde masse du chevet gothique semble inébranlable. Rien n’en vient troubler la solitude ancestrale, sinon le ramage des corbeaux. La présence humaine, réduite à l’anecdote, renforce par contraste la pesanteur monumentale de cette silhouette basse et trapue, qui inspira à Victor Hugo et Gérard de Nerval de magnifiques œuvres littéraires et poétiques.

La “plus belle planche” de Meryon: Cette planche, à l’atmosphère puissamment dramatique, jouit dès le vivant de l’artiste d’une excellente réception critique. Dans un long essai publié dans la Gazette des Beaux-Arts en 1863, Philippe Burty commente, admiratif : “Cette vue de Notre-Dame, antérieure à tous les secours que peut prêter aujourd’hui aux dessinateurs la photographie, est d’un aspect magistral. L’église de Notre-Dame semble d’ailleurs avoir exercé une grande attraction sur l’esprit rêveur de l’artiste. Elle avait dicté à un poète un des beaux livres de notre génération, elle a inspiré à Meryon sa plus belle planche”. Delteil, en 1907, ne tarit pas non plus d’éloges : “Des eaux-fortes de Meryon, l’Abside de Notre-Dame de Paris, l’Abside tout court pour les familiers de l’œuvre de Meryon, est la plus réputée dans le monde des amateurs de gravure, aussi bien en Amérique qu’en Angleterre ou en France. Cette pièce est prisée par rapport à son aimable aspect et pour l’harmonie de toutes ses parties”