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Composition Minérale. 1968. Rabais

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Description

Composition Minérale. 1968.

Datée « Mai 68 » en bas à droite. À partir de 1960 et pendant plus de vingt ans, Alonso se tiendra pratiquement éloigné du marché de l’art. Il se consacre à la peinture comme exigence spirituelle, toujours en contact avec la terre et la nature. Ce sont des années intenses marquées par un retour progressif vers l’essentiel qui se traduit surtout dans la couleur et dans les matériaux. Il commence la série des grands tableaux noirs composés à partir de poudre de charbon, de végétaux brûlés, de paille, de feuillage, de terres qui confèrent au tableau une consistance et une intensité unique. Simultanément il crée d’autres œuvres sur bois, carton ou papier où il poursuit son travail de recherche et de réflexion sur la couleur. Un matin très tôt, presque au point du jour, Alonso est subitement réveillé par l’odeur de la fumée venant de champs brûlés. Il va jusqu’à la grille de la ferme de la Chapelle et voit que le feu avance vers la maison. Au début il prend peur, puis réalisant que ce ne sont que des travaux des champs, il reste jouir du spectacle. Quand le feu s’éteint, c’est la vision absolue : la terre noire, comme un tapis, il n’a jamais rien vu d’aussi beau de sa vie. « Quelle insignifiance, la peinture ! », pense-t-il, et il commence à parcourir les champs noircis et à entasser de l’herbe brûlée et du charbon. Il prend des sacs et y met des cendres sans y toucher. Les formes – le squelette végétal – sont restées intactes ; le feu a détruit les corps sans décomposer leur silhouette. C’est ainsi que tout commence pour Alonso. La période initiale, vers 1963, des grands charbons et des grands espaces de boue ou de terres brûlées, où toutes les possibilités de la couleur noire brillent, vibrent, du sec à l’humide, du plus lumineux à l’obscurité la plus dense.

« […] La source unique d’inspiration d’Angel Alonso a toujours été le paysage. Il était au centre des discussions journalières qui unissaient le jeune peintre à Pierre Tal Coat, son ami, son père spirituel. Ils ont parcouru des fois et des fois l’altière forêt des Lions, s’arrêtant tous les quarts d’heure pour dessiner et échanger leurs points de vue sur la manière de voir un paysage. Depuis la mort de Tal Coat, l’univers sensible d’Alonso s’est polarisé sur l’immensité des champs qui entourent sa demeure de Genainvilliers dans l’Eure. Pour Alonso, la terre est le plus beau des paysages. Aussi en est-il arrivé à travailler la terre elle-même. Écho de ces surfaces de terre, la couleur doit être une étendue, la couleur est paysage. On comprend donc pourquoi Alonso refuse tout artifice visant à créer la profondeur, refuse tout dégradé de ton. Il cherche la couleur telle qu’elle est et non telle qu’elle nous apparaît, une couleur d’une telle vérité qu’elle s’affranchit des strictes limites du cadre. […] »— Françoise Magny

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